Il peut parfois être très pesant de voir le temps passer si vite, et son état s’améliorer si lentement. Hein, oui, vous êtes d’accord ?
Aujourd’hui, on va voir ensemble comment ne pas baisser les bras quand ce ras-le-bol nous accable. Waow, vaste programme, n’est-ce pas ? J’espère que vous êtes en forme !
Rassurez-vous, on ne va aborder qu’un seul outil dans cet article (mais vous ne vous en tirerez pas si bien, la suite aux prochains numéros 😉) : comment agir sur notre propre regard pour vivre mieux sa maladie. Rebelotte : waow, vaste programme !
Pour commencer, une petite anecdote :
La fable de l’attente :
Est-ce que vous avez déjà prêté attention à votre état d’esprit lorsque vous attendez un invité ?
Eh bien moi oui. Et ça m’a tellement frappé que je vous en fait aujourd’hui un article ! C’est dire !
En gros, il y a trois manières d’attendre votre invité :
1. Vous vous êtes préparé en avance et vous attendez votre invité de pied ferme
Vous avez rangé votre appartement, cuisiné pour le délecter, vous êtes allés vous faire beau et vous apprêter de vos plus beaux atours, la table est parée.
Et maintenant, avec une bonne petite demi-heure d’avance, vous attendez. Vous attendez avec impatience que votre invité arrive.
Et dès que sonne l’heure du rendez-vous, votre attente prend de plus en plus d’ampleur. Chaque minute a l’air éternelle. Vous regardez passer chaque seconde. Tic-tac, tic-tac. Dans un mélange d’excitation et d’ennui. Vous commencez peut être même à vous inquiéter qu’il ne lui soit arrivé quelque chose en route. Ce que vous attendiez avec autant de joie se fait attendre… Bon, il se pointe cet invité, oui ou non !!!
2. Vous êtes plutôt du genre toujours à la bourre
Dans ce cas, les émotions sont aussi fortes, mais c’est plutôt une sorte d’excitation/entrain/pic d’adrénaline qui vous envahit.
Plus l’heure tourne et plus vous vous activez : mince, plus que 30 minutes, faudrait peut être songer à filer sous la douche ! Zut, fallait aussi que je m’épile ! Mais attends, le gâteau sera prêt dans 5 minutes, je ne peux pas me mettre sous l’eau maintenant ! Bon, je commence à m’épiler jusqu’à ce que le four sonne, ensuite j’enfourne la viande, et après je file sous la douche ! La poiiiisse, plus que 20 minuuuutes ! Vous sortez ensuite tout propre 5 minutes avant l’heure fatidique, pour découvrir pour la première fois de la journée l’ampleur du souk qui règne dans votre appartement… Allez zou, on attrape tout et on fourre tout ça dans un placard ! Pfiou, heureusement que l’invité est en retard, hein ? Ça me laissera le temps de m’habiller, me maquiller, commencer à sortir l’apéro, faut aussi réchauffer les légumes… Pourvu qu’il soit vraiment en retard… le quart d’heure de politesse c’est bien, mais moi il me faudrait une petite heure de politesse, ce serait plus sûr… Évidemment, avec une heure de politesse, il me faudrait une heure de plus, obviously…
Vous voyez le genre ? Là, ce n’est pas l’attente qui est source de pression, mais l’arrivée de l’invité. Et vous souhaitez plus que tout qu’il soit en retard. Alors que dans la configuration précédente, chaque minute d’attente était insupportable.
3. Option Je vis ma vie tranquillou
La troisième solution, c’est l’approche la plus agréable. Vous êtes prêts en avance, vous avez tout fait pour, et vous vous occupez en attendant l’invité.
Mais vous ne vous occupez pas juste pour attendre, dans un fauteuil avec un journal en gardant un œil sur les aiguilles de votre montre qui tourne, comme dans la première situation. Non, vous avez choisi une activité que vous adorez. Vous avez repris ce polar dans lequel l’identité du meurtrier va enfin être dévoilée, après des heures de lecture assidue. Vous en êtes à l’épisode clé de cette série où vous allez enfin savoir si Machin va enfin demander Bidulette en mariage, ou si Trucmuche arrivera à sauver et le monde et sa copine, alors que les deux semblent incompatibles. Vous savez, le truc prenant ! Qui fait vibrer tout votre être. À tel point que quand la sonnerie vous rappelle à la réalité, il vous faut faire un effort pour sortir de votre bulle ! Et vous ouvrez, hilare, ou la larme à l’œil, à votre invité.
Tiens, vous aussi, vous l’aviez presque oublié, celui-là ? Mais devinez quoi ? La table est prête, vous êtes splendide, le dîner sera une réussite.
La morale de la fable de l’attente :
Être malade, c’est un peu comme attendre un invité. Un invité très particulier : la santé.
Sauf que vous ne savez pas exactement dans combien de temps elle va débouler. Vous espérez le plus rapidement possible, mais à vrai dire, personne n’en sait rien. Selon votre cas et si vous êtes chanceux, vos docteurs vous ont peut-être donné un horizon temporel. Dans tous les cas, vous l’attendez avec impatience.
Et là, trois solutions :
- soit vous l’attendez en tapant du doigt sur votre bureau et en regardant l’heure tourner, en vous lamentant qu’elle n’arrive pas, cette bougresse,
- soit vous êtes complètement dépassé par la situation et il y a des chances que vous ayez besoin d’un peu de répit pour vous en remettre une fois qu’elle sera là,
- soit vous êtes prêts, vous avez fait tout ce qu’il faut, et vous ne perdez pas patience parce que vous n’attendez pas, vous êtes occupés.
La solution : voir sa convalescence comme une opportunité plutôt que comme un accablant boulet
La manière dont vous vivez la situation sera très différente selon votre propre attitude. Si au lieu d’attendre à tout prix, ou de paniquer, vous choisissez de tirer le meilleur parti du temps dont vous disposez, l’attente sera moins désagréable.
En gros, ce que j’essaie de vous dire, c’est que face à la maladie, on est très inégaux. Mais ce qu’on peut maîtriser, c’est la manière dont on réagit. Plutôt que de déprimer de ne pas être encore guéri et malheureux de votre sort, essayez de voir la situation d’une manière plus avantageuse.
Par exemple, je me mets dans la peau de quelqu’un d’autre : mes amies qui font des horaires pas possibles au boulot et n’ont jamais une minute à elles, elles elles rêveraient de pouvoir dormir et se reposer. Alors quand je n’en peux plus d’être coincée au lit depuis des mois, je m’imagine mentalement que je viens tout juste de tomber et que je suis ravie de pouvoir dormir tout mon saoul après le rythme effréné de travail que j’avais.
Au lieu de trouver le temps long, si long, tellement long, je me dis que c’est le moment d’apprendre toutes ces choses qui me tentaient mais que je n’avais pas eu le temps de faire : par exemple ce site ! Cela faisait des années que je me disais que ça serait chouette de savoir faire un site internet et de partager avec une communauté. Si l’idée me séduisait, ce n’était clairement pas sur ma to-do, plutôt un doux rêve que je n’avais pas prévu de réaliser. Je profite donc de ce temps pour réaliser tout ce qui n’était pas sur ma liste de priorités et qui ne figurait même pas en haut de ma liste de superficiels. J’ai ainsi pu vraiment réfléchir à la décoration de mon appartement, en me penchant sur les principes de feng-shui et la théorie des couleurs. J’ai pu m’amuser à faire de la pâte à modeler et tester ce truc baveux appelé slime alors que je n’aurais jamais osé auparavant. J’ai pu remettre à jour mon allemand, qui moisissait lentement depuis les cours du lycée.
Dites vous que cette convalescence, c’est comme une remise à zéro de vos compteurs, vous pouvez, dans la mesure de vos capacités physiques, tester toutes les idées saugrenues ou chronophages qui vous ont un jour traversé l’esprit. Puisque votre propre corps ne fonctionne plus selon les règles établies, pourquoi ne pas en faire autant ?
Évidemment, je ne vous dis pas de faire n’importe quoi. L’idée n’est certainement pas de vous donner envie que votre maladie se prolonge éternellement. Et honnêtement, vous occuper et rester positif ne fera pas partir la douleur, ni disparaître d’un coup de baguette magique toutes vos angoisses. Mais au moins vous vous sentirez moins frustré d’être dans cet état. Vous aurez un peu moins l’impression de perdre votre temps. Ou celle, fort déplaisante, que votre votre vie s’est écroulée. Vous aurez tiré le meilleur de ce passage à vide. Et vous serez fier de tout ce que vous avez accompli pendant votre convalescence, malgré vos capacités limitées, malgré votre douleur et malgré les angoisses.
Tchin, trinquons donc à la limonade, cela préservera notre foie !
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Vous aussi, votre façon d’appréhender votre état a évolué au cours de votre convalescence ? Dites moi tout en commentaire :-).
Vous aimeriez d’autres conseils pour rester de bonne humeur et avoir la patate quand vous êtes malade ? Passez donc faire un tour dans la rubrique Garder le moral !
Ou vous pouvez consulter mes articles sur les Yoyos de la convalescence et comment les dédramatiser et les réduire, ou découvrir comment le stoïcien Epictète nous apprend à déculpabiliser d’être malade.
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